zazie dans le métro pg 90
Debout; Gabirel médita puis prononça ces mots: L'être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparait. Un taxi l'emmène, un mètro l'importe, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve, Zazie le songe d'un rêve et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot. Là-bas, plus loin - un peu plus loin - que la place de la Republique, les tombes s'entassent de Parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent des escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et qui tant firent qu'à la fin ils disparurent. Un forceps les amena, un corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon se fendille plus vite que les os des morts trops présents ne se dissoluent dans l'humus de la ville tout imprégné de soucis. Mais moi je suis vivant et là s'arrête mon savoir car du taximane enfui dans son balnut locataire ou de ma nièce suspendue à trois cents mètres dans l'atmosphère ou de mon épouse la douce Marceline demeurée au foyer, je ne sais que ceci, alexandrinairement: les voilà presque morts puisqu'ils sont des absents. Mais que vois-je par-dessus les citrons empoilés des bonnes gens qui m'entourent?
Des voyageurs faisaient le cercle autour de lui l'ayant pris pour un guide complémentaire. ils tournerent la tête dans le direction de son regard.
- Et que voyez vous?
- Oui, approva un autre, qu'y a-t-il à voir?
- En effet, ajoute un 3eme, que devons nous voir?
- Kouavouar? demanda un 4eme, kouavouar? Kouavouar? Kouavouar?
- Kouavouar? répndit Gabriel.