la mal vera; beauvoir pg 192
Un après-midi, à Paris, je réalisai que j'étais condamnée à mort. Il n'y avait personne que moi dans l'appartement et je ne refrénai pas mon désespoir. Plus que le mort elle-même je redoutais cette épouvante qui bientôt serait mon lot, et pour tourjours.
J'avais cessé de croire en sécouurant que Dieu n'exerçait aucune influence sur mes conduites: elles ne changirent donc pas lorsque je renonçai à lui.
Je portai donc seule mon secret et je le trouvai lourd: pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression que le bien ne coïncidait pas avec la vérité.